mercredi 1 mars 2017

INFORMATION

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dimanche 7 juin 2015

samedi 6 juin 2015

Hassan Ben Gharbia
et Sabine Barthélémy
ney et contrebasse






Michel Barthélémy
"Mother Earth"
installation



Natalie Herman
"Le po, le han, le shen"
installation





Merlin Barthélémy
"Les Enchantements"
poésie



AVANT-PROPOS

Je ne me remettrai jamais de l'effet qu'a le soleil, posé ainsi, subtilement, sur les grandes
feuilles canopéennes. Chaotiques feuilles en délire, délivrant comme à coups de fouet l'oxygène
incandescent de l'air depuis les racines fourbues du sol, et rendant, la nuit, témoignage de l'autre face.

Je ne me remettrai jamais d'une sale cloche usée, laissée là, lâche et creuse, au coin d'un mur, comme vile souillon, et sans vraie résonnance qu'intérieure et lovée, discrètement tintante ; ni jamais d'une rafle inquiète, solennelle, duveteuse enfilade d'eiders piquant vers l'Est.

Je ne me remettrai pas d'un arbre. D'une eau qui coule, ou murmure.

Là, d'un brin qui crisse, ou sévit parmi la flore.

Ici, parfois, peut-être, d'un sentier vaporeux et gracile qu'empruntent pour rire les foules lutines, quand, folâtres, invisibles, elles encombrent les bois, et désèvent les maux sans rivages du Poëte — isards bleus miroitant tragiquement dans les soirs liquides, cambrés de force sous les effarements terribles des fêtes.

Je ne me remettrai jamais des bruits soûlants du lynx emmi les fougères, ou des élans froids,viciés des hommes-gangues.

Je ne me remettrai pas d'une lame plus coupante qu'une sentence de haine, ni des mièvres
chants qu'ont délavé les longues avalanches musquées d'Avalon, banquise verte où l'herbe toujours naît.

Je ne me remettrai jamais des routes finissantes, à l'aube, fugitives jusqu'à l'envers des
côtes, du fumier qu'on donne en pitance aux invoulus des landes, ni des grands bons airs des
passants rôtis, joug de fer et férule d'albâtre, tandis que froisse la mitraille.

Je ne me remettrai jamais des errances fertiles des gouttes, aux abords chastes des églises, cirées de marbre ou d'ennui pieux, pupilles lancées vers les canevas du ciel.

Je ne me remettrai pas, je crois, d'avoir jamais levé un cil, d'avoir laissé venir la vue.

Je ne me remettrai jamais d'aucune chose surgie d'entre les mains de Dieu.

Bondi du ventre, déjà, j'étais voué aux merveilles.



Lili-Bel
"Arrête tes conneries"
installation